COMMENT MIEUX IDENTIFIER ET MAITRISER UNE COMPÉTENCE ÉMOTIONNELLE ET LA TRANSFORMER EN UNE PERFORMANCE RELATIONNELLE
Nous avons l’habitude de raisonner en terme d’intelligence intellectuelle or l’intelligence émotionnelle est bien plus déterminante que le quotient intellectuel. Les entreprises ne s’y trompent pas : les collaborateurs pourvus de compétences émotionnelles avérées gravissent les échelons hiérarchiques bien plus rapidement et s’avèrent plus performants.
Certes, les compétences intellectuelles basées sur la logique, le raisonnement, les capacités linguistiques, l’abstraction, la vivacité intellectuelle, la mémoire sont précieuses pour prendre de bonnes décisions et analyser des données complexes dans des délais imposés.
Par ailleurs, le monde de l’entreprise ne fonctionne pas uniquement sur les règles de la logique ! Le compromis entre dans la prise de décision bien plus qu’une analyse rationnelle. Tout comme la performance de chacun relève de la capacité à rassembler et à faire coopérer des talents plus que de développer des compétences propres.
Gérer son stress et ses émotions, ses frustrations également relève de l’intelligence émotionnelle. Et donc tenir compte de ses émotions et de celles des autres est un atout déterminant bien plus déterminant par rapport aux capacités intellectuelles.
L’intelligence émotionnelle, à l’image d’un muscle que l’on stimule, se développe grâce à l’identification des émotions et à leur maitrise. La compréhension de celles des autres en est un pilier également. Elle peut relever d’un travail sur soi, à titre de développement personnel, voire d’un accompagnement avec un coach, un manager, une personne de confiance. Les bénéfices sont évidents, tant sur un plan personnel que professionnel.
I. LES ÉMOTIONS IMPACTENT NOS COMPORTEMENTS
Les neurosciences démontrent que ce sont nos émotions qui impactent nos comportements, favorablement ou pas, et non l’inverse. Il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises émotions dans le sens où elles ont pour fonction de nous alerter sur un déséquilibre, un principe d’homéostasie qui n’est pas respecté.
Ignorer cette fonction peut nous amener à prendre des décisions irraisonnées et à faire preuve de comportements inappropriés.
Les émotions sont des radars qui nous alertent sur des indices inconscients qui nous échappent à ce titre, avec des implications qui nous dévient de la direction la plus appropriée à prendre.
II. LES 4 ÉMOTIONS DE BASE
On distingue classiquement 4 émotions de base : la peur, la tristesse, la colère et la joie sachant que les dérivés pour chacune sont multiples. Au point que l’on peut établir pour chacune d’elles une sorte d’ascenseur émotionnel. Pour la peur par exemple, on peut établir une échelle de valeur entre l’émoi et la terreur en passant par le frisson, la crainte et la frayeur.
Identifier les émotions de base en lien avec l’élément qui les a déclenchées aide à mieux satisfaire le besoin que signale cette émotion :
III. LES 4 AXES DE L’INTELLIGENCE ÉMOTIONNELLE SELON DANIEL GOLEMAN
Les mots clé de la conscience de soi et maitrise de soi : Confiance et Estime de Soi !
Les mots clés de la conscience sociale et la relation à l’autre : l’EMPATHIE !
IV. COMMENT DÉVELOPPER CES DIFFÉRENTES COMPOSANTES DE L’INTELLIGENCE ÉMOTIONNELLE ?
Les mots clés de l’intelligence émotionnelle sont l’identification, la gestion et la compréhension des émotions, les siennes et celles des autres.
Développer son intelligence émotionnelle est un enjeu que tout manager ou dirigeant devrait mettre en œuvre tant à titre de développement personnel que de développement de ses équipes. Le plus grand risque de la mise en œuvre du télétravail est de couper tout un chacun dans sa gestion de ses émotions par la rupture du contact avec son environnement (en lien avec le besoin de contacts physiques) et de l’esprit de coopération dans sa relation à l’autre.
La relation à l’autre offre autant de bénéfices que ceux qui ciblent la prise de décisions davantage ancrée sur les ressentis, une performance accrue car nouer des relations a plus d’impact sur la performance que la compétence technique et un leadership renforcé par le dépassement de soi et l’envie d’aller chercher des solutions innovantes.
V. LA LUCIDITÉ EN INTELLIGENCE ÉMOTIONNELLE
En entreprise, on a trop tendance à réfuter l’importance des émotions considérant que leur place est ailleurs, en dehors de l’entreprise. Je me suis entendu dire que la gestion du burnout relevait de la psychiatrie et n’avait pas sa place en entreprise. Ou que parler du burnout risquait de pointer le mauvais management du dirigeant.
Or, être lucide par rapport à ses émotions permet de mieux les gérer.
VI. LA GESTION DE NOS ÉMOTIONS PAR LE CERVEAU
Selon les études de Jacques Fradin, on distingue 3 zones du cerveau : le reptilien, le limbique et le préfrontal sans compter une amygdale à hauteur de limbique qui capte et transmet les émotions aux différentes zones du cerveau.
Les émotions sont donc gérées dans des zones différentes du cerveau.
Une perception des informations reçues déclenche des réactions réflexes qui relèvent de la fuite (battre en retraite), de l’agressivité (se battre) ou de la procrastination (ne plus bouger) et qui participent du cerveau reptilien. Pour maitriser ces réflexes, il est indispensable que ces informations soient transférées vers le cerveau limbique.
Imaginons qu’un collaborateur soit agressé lors d’une réunion : il peut avoir le réflexe de fuir, d’agresser ou de laisser faire. Le cerveau limbique va engendrer un processus d’action/réaction de type on m’agresse, dès lors j’argumente même si je suis sous le coup de la colère ou de la tristesse. Le cerveau préfrontal va inciter à prendre du recul, respirer peut-être, inciter à laisser l’émotion redescendre, pour seulement réfléchir ensuite à une stratégie qui permettra de revenir à une homéostasie : laisser dire ou au contraire aller exprimer ses émotions et ses besoins à l’agresseur.
Parfois, le cerveau limbique est tellement saturé d’émotions limitantes que l’accès au cerveau préfrontal peut en être coupé. C’est la phase où l’on rumine, ressasse, tourne en boucle. Des techniques de libération émotionnelle sont alors utiles pour faire circuler à nouveau la communication entre les 3 cerveaux. Parmi elles on peut citer l’EFT, la méditation, l’hypnose, le Tipi, le Cleen, l’EMDR, STILBIL, la respiration (cohérence cardiaque, Wim Hof, etc.)
Cette préfrontalisation nous aide à prendre conscience que le mode réactif (l’envie de se venger par exemple) n’est pas le comportement le plus approprié et que la prise de recul est un mode plus adapté.
Une connexion sur ses ressentis habitue notre mode mental préfrontal adaptatif à prendre le relai et à contrer notre mode mental automatique du limbique.
Cela suppose d’être attentif aux manifestations physiques de nos émotions ainsi qu’à nos pensées automatiques. Cela induit par voie de conséquence d’être attentif à nos besoins car une émotion est le reflet d’un besoin qui n’est pas assouvi.
Repérer les processus en jeu est ainsi la voie royale pour accroitre sa lucidité en termes d’intelligence émotionnelle.
VII. LA MAITRISE DES ÉMOTIONS
Les émotions sont captées par les amygdales d’une manière réflexe, nous ne pouvons dès lors pas les empêcher de monter. C’est comme cela que l’on peut être amené à des pertes de discernement, des troubles de la mémoire, voire perdre le contrôle de notre comportement.
L’identification des émotions est la condition qui démontre que nous avons pris conscience de nos émotions et de leur débordement et c’est par cette voie là que nous pouvons en prendre le contrôle et limiter les débordements.
Le déclenchement d’une émotion libère des hormones dans le cerveau. La première réponse à apporter consiste donc à laisser s’évacuer l’afflux hormonal pour que l’émotion puisse redescendre. C’est à cette condition que la solution à la situation apparaitra d’une manière fluide et adaptée car les pensées sont beaucoup plus claires. Ne dit-on pas qu’il est inutile de vouloir réagir à chaud !
VIII. QUELQUES OUTILS DE GESTION DES ÉMOTIONS
Prendre du recul, quitter la pièce, boire un verre d’eau, aller prendre l’air sont autant de ressources que l’on peut mobiliser en situation de stress.
La respiration est un remède particulièrement efficace car le rythme cardiaque est sensiblement ralenti ce qui apaise le corps et le mental.
La cohérence cardiaque est ainsi vivement recommandée à raison de trois fois cinq minutes par jour. Elle modifie la chimie du cerveau par le ralentissement des ondes cérébrales qui agit en conséquence sur la plasticité cérébrale.
La méditation, L’EFT, l’hypnose, les méthodes Tipi ou Cleen, le retour à la sensorialité sont autant de techniques de libération émotionnelles qu’il nous est aisé d’acquérir et de pratiquer en quelques minutes lorsque les émotions montent.
En conclusion, développer son intelligence émotionnelle participe à une meilleure conscience et maitrise de ses émotions. Tant pour soi qu’envers les autres grâce à une meilleure compréhension de celles des autres. Gérer ses émotions et comprendre celles des autres est un facteur de succès plus important que ‘l’intelligence pure.
Les émotions nous nuisent lorsqu’elles prennent le contrôle de nos actions. Les outils qui visent à un retour sur soi nous ramènent à la pleine conscience de notre identité profonde grâce à nos ressentis émotionnels.
Nos émotions sont un formidable atout dans notre développement personnel.
Les entreprises sensibilisées aux apports de l’intelligence émotionnelle contribuent à renforcer l’intelligence collective au sein de ses membres.
Management et leadership revisités sous cet angle seront d’autant plus en phase avec les attentes du monde de demain !
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